
A quelques heures du coup d’envoi de l’Afrobasket masculin, le coach de l’Equipe nationale, Desagana Diop, joint par Le Quotidien en Angola, revient sur la préparation des Lions, le cas Babacar Sané, finalement zappé de la liste des 12, le forfait de Tacko Fall, les adversaires dans le Groupe D et l’objectif de reconquête du titre continental après 28 ans de disette. Entretien. Comment s’est passée la préparation pour l’Afrobasket ?
Tout se passe très bien. On a pu effectuer une bonne préparation. Le groupe vit bien. Cela fait cinq semaines qu’on est ensemble, et vraiment, il n’y a rien à dire sur l’état d’esprit du groupe. Tout le monde est conscient des attentes et de l’enjeu. On a eu le temps qu’il fallait pour bien travailler. C’est ce qui motive davantage les joueurs et les membres du staff technique.
Malheureusement, il y a le cas du jeune Babacar Sané, qui a été zappé de la liste des 12 à la dernière minute. Ce qui a suscité beaucoup de commentaires. Comment expliquez-vous son absence ?
Quand on dit présélection, cela veut dire qu’on doit sélectionner. Maintenant, quand on sélectionne, on doit choisir. Et c’est la chose la plus difficile pour un entraîneur. Je coache depuis trois ans en D-League et cela se passe de la même manière. Lors des Trainings Camp, on sélectionne une vingtaine de joueurs et après, il faut choisir des fois 15 seulement. Cela veut dire qu’on doit enlever 5 joueurs. Ce n’est jamais évident. On vit avec les joueurs, on les côtoie tous les jours, on voit la motivation qu’ils ont pour être dans le groupe. Comme je l’ai dit, on a été ensemble pendant presque 4 à 5 semaines, tout s’est très bien passé. Maintenant, il y a un choix à faire, et c’est à moi de prendre certaines décisions. Même si je dois me concerter avec mes assistants. Dans chaque décision que je dois prendre, je dois mettre l’intérêt de l’équipe en avant, c’est ma responsabilité. Et sur ce cas précis, j’estime avoir mis en avant l’intérêt de l’équipe. Babacar Sané n’a que 22 ans, il est encore jeune. C’est l’avenir de l’équipe. Je suis conscient que ce n’est pas facile pour lui, mais cela ne l’est pas pour le coach non plus. Sa réaction me rassure. Cela prouve que c’est un garçon motivé, qui a envie de défendre les couleurs de son pays. Mais il y avait une décision à prendre, et je l’ai prise avec sincérité. Je lui ai donné l’exemple de Makhtar Guèye, qui n’avait pas été retenu lors du dernier Afrobasket. Aujourd’hui, il est dans le groupe. Babacar n’a qu’à continuer à travailler et se dire que l’avenir est devant lui.
Il y a aussi beaucoup de commentaires sur le cas Tacko Fall, de nouveau absent alors qu’il était une fois de plus annoncé partant.
Je vais vous faire une confidence : cela fait six mois qu’il m’a appelé pour me dire qu’il allait venir. Il est venu au Sénégal avant la Tabaski et a demandé à avoir un programme pour s’entraîner à Marius Ndiaye. C’est lorsqu’il est retourné aux Etats-Unis qu’il s’est blessé au genou. On l’a mis en rapport avec des médecins. Malheureusement, le temps était trop court pour qu’il puisse rejoindre l’équipe pendant la préparation. Il a tout fait pour venir. C’est un jeune qui est très motivé et qui a envie de jouer pour l’Equipe nationale. Et je crois qu’il aura un jour l’occasion de jouer pour le Sénégal. Malheureusement, il y a souvent de mauvais commentaires sur lui. Un mauvais procès que les gens lui font. Mais c’est vraiment un jeune qui a tout fait pour participer à cette Coupe d’Afrique. C’est la même chose pour Youssou Ndoye. Il s’est blessé lors de la Basketball Africa League (Bal) et n’a pu être prêt pour l’Afrobasket.
Comment aborder le premier match contre l’Ouganda, ce mardi ?
Pour gagner le premier match, cela passe toujours par une bonne préparation. Et je profite de l’occasion pour remercier les autorités. J’avais, par le passé, dénoncé les manquements qu’il y avait dans la préparation. Mes préoccupations ont été prises en compte. Je peux dire que c’est l’une des meilleures préparations que j’ai vues depuis que je suis en Equipe nationale. On a été dans de très bonnes conditions. Trois semaines en Espagne, dans un bon hôtel. Ensuite, à l’Insep, en France, en Italie pour un tournoi. Je réitère mes remerciements aux autorités. La balle est dans notre camp. On a réclamé des moyens, on les a eus. A nous de répondre sur le terrain. Et je crois que nous sommes vraiment dans les dispositions pour faire une bonne campagne. Maintenant, il ne faut pas brûler les étapes. Cela passe par le premier match contre l’Ouganda. Un match que nous devons prendre très au sérieux avant de songer aux prochains.
Comment voyez-vous les autres adversaires du groupe, à savoir le Mali et l’Egypte ?
Il n’y a plus de petites équipes en Afrique. Il n’y a plus une très grande différence entre les pays. L’écart n’est plus aussi énorme. Le Mali et l’Egypte sont de grandes nations du basket africain. Il faudra les prendre au sérieux, jouer notre basket et espérer finir premiers du groupe, et se qualifier directement en quarts.
Est-ce que l’objectif est toujours de gagner l’Afrobasket ?
Bien évidemment ! Mais il y a des étapes à franchir. Il faut d’abord aborder de la meilleure des manières le premier match contre l’Ouganda et gagner, avant de penser au second. Cela doit se faire étape par étape. On est conscients que l’objectif, c’est de gagner la Coupe d’Afrique. Mais, on doit y aller en prenant match par match. On ne peut pas jouer la finale alors qu’on n’a pas encore disputé les matchs de groupe.
Recueillis par Woury DIALLO
wdiallo@lequotidien.sn