
Dans les couloirs du Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, on croise des visages connus, des ombres qui ont traversé la vie politique du pays ces 50 dernières années. Tous les «résidus» de l’opposition avaient été conviés à ce grand instant de débats sur le système politique avec ses plus grands instruments. A l’exception de Idy, qui a délégué un représentant, Niasse, Aminata Mbengue Ndiaye, Khalifa Sall, ADD étaient sous le halo des projecteurs en prenant la parole lors de l’ouverture du dialogue. L’ex-président du Cese avait même expliqué sa surprise de prendre la parole, même s’il a reçu un carton d’invitation à l’image des autres anciens présidents d’institutions ou premiers ministres. «Ils auraient dû laisser la place aux jeunes. Au moins Idy a eu cette décence. Pastef a ressuscité des mohicans ou des dinosaures», regrette un participant. Un autre espérait que les «forces nouvelles» allaient être mises en lumière par le régime Pastef, qui doit gouverner et faire avec les leaders de sa génération. «Il fallait donner la parole aux nouvelles générations comme Capitaine Dièye, Tahirou Sarr, Jammi gox yi ou Y’en a marre ou Frapp, qui ont été marginalisés lors de l’ouverture», ajoute un autre participant, passablement agacé par la situation.
Frapp dénonce l’attitude «méprisante et profondément antidémocratique» du ministère de l’Intérieur dans la conduite du Dialogue sur le système politique et dénonce «ce mépris organisé», qui «est une insulte». «Alors même que le Frapp, fidèle à son engagement au service des masses populaires, avait exprimé sa volonté de contribuer avec responsabilité à toute refondation politique sérieuse, le ministère a sciemment choisi l’exclusion. Les termes de référence du dialogue ont été transmis à 23 organisations de la Société civile, en écartant délibérément le Frapp. Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine ne quémande pas une place à une table truquée. Il construit, chaque jour, une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine», explique la structure.
En tout cas, ils auront la possibilité de donner leurs positions dans les trois commissions mises en place. Après un break de 24h hier à cause du férié, le dialogue ouvert mercredi a repris ce matin pour s’achever le 5 juin. Avec un week-end qui entrecoupe encore les discussions ? «Vouloir faire le Dialogue sur le système politique en 5 jours -avec des points de discussion qui sont passés de 12 à 40- me semble irréaliste. Le risque étant de multiplier les points de désaccord. Je suis désolé de constater que personne n’a évoqué la durée du dialogue pour que le «prince» puisse disposer d’une marge. Or, à l’expérience, aucun dialogue sur la réforme du système électoral n’a duré moins de 45 jours. Le dernier, initié à la suite de la Présidentielle de 2019, a battu tous les records en terme de durée (deux ans), en dehors de la séquence de suspension pour raison de pandémie du Covid-19», alerte Ndiaga Sylla.
Par Bocar SAKKHO – bsakho@lequotidien.sn