L’ancien président Nicolas Sarkozy est attendu ce lundi après-midi au tribunal de Paris pour l’ouverture d’un procès qui promet d’être retentissant. Pendant quatre mois, il devra répondre aux accusations de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi.

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Selon l’accusation portée par le Parquet national financier (Les Échos), Nicolas Sarkozy, avec l’aide de ses anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux, aurait scellé un « pacte de corruption » en 2005 avec le dictateur libyen. Ce pacte aurait permis un soutien financier à son accession à l’Élysée. Les charges retenues contre lui incluent corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. L’ancien chef de l’État encourt jusqu’à 10 ans de prison, 375 000 euros d’amende et une inéligibilité de cinq ans.

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L’ancien président, âgé de 69 ans, qui se dit « combatif » selon son entourage, réfute ces accusations qu’il qualifie de « fables ». Son avocat, Me Christophe Ingrain, a déclaré qu’il « combattra la construction artificielle imaginée par l’accusation » et qu’« aucun financement libyen n’a eu lieu ».

Le procès débute par l’appel des douze prévenus, des parties civiles et des témoins, avant d’entrer dans les débats juridiques qui occuperont la première semaine. Parmi les prévenus, on retrouve également l’ex-ministre Éric Woerth, trésorier de la campagne, et des figures clés comme Alexandre Djouhri et Ziad Takieddine, impliqués dans les flux financiers présumés.

Ce procès s’inscrit dans une série de démêlés judiciaires pour Nicolas Sarkozy, déjà condamné dans les affaires Bygmalion et Bismuth. Toutefois, sa condamnation dans le dossier des écoutes est devenue définitive en décembre dernier. L’accusation s’appuie sur un « faisceau d’indices » accumulés au cours de dix ans d’enquête et sur des éléments fournis par 21 pays. Cependant, elle peine à établir un montant précis du financement présumé.

Les audiences auront lieu trois fois par semaine jusqu’au 10 avril, promettant des révélations sur les rouages financiers et diplomatiques de l’époque. Un procès à suivre de près, car il pourrait marquer un tournant judiciaire pour un ancien président de la République française.