Narcisse Kombi Mouelle, le ministre camerounais des Sports, a renvoyé dans les cordes Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), après que celui-ci a désavoué le nouveau sélectionneur Marc Brys.

Dans un communiqué exhaustif diffusé ce vendredi, le dirigeant a d’abord pris le contre-pied du décret opposé par Samuel Eto’o, qui a dénoncé le caractère illégitime de la nomination du technicien belge. Narcisse Kombi Mouelle invoque notamment «l’article 9 de la Convention Minsep Fécafoot du 5 février 2015 donnant la pleine et entière latitude à l’Etat de recruter et de mettre des encadreurs à la disposition de ses sélections nationales de football». Lequel article a encadré les recrutements des précédents sélectionneurs Clarence Seedorf, Antonio Conceiçao et Rigobert Song. Et ce, «sans que cela n’ait suscité la moindre polémique ou tentative d’obstruction de la part de la Fécafoot», mentionne la note.

«Débâcle» à la Can
L’intronisation de Brys intervient dans la «mise en œuvre urgente d’un certain nombre de mesures correctives et adéquates» suite aux «résultats relativement médiocres (…) et plus particulièrement avec la débâcle» de l’Equipe nationale à la Can 2023, rétorque le ministre. Ce dernier fait d’ailleurs savoir que, contrairement aux accusations de n’avoir pas consulté la Fécafoot en amont, l’instance a bel et bien été incluse dans le processus, tout en précisant qu’elle s’est décrédibilisée en plébiscitant des candidatures dont les prétentions étaient éloignées des capacités de l’Etat.

Salaires «exorbitants», «difficilement soutenables et rédhibitoires»
«Dans ce contexte, un groupe de travail ministériel, constitué de personnalités à l’expertise avérée, a été mis en place à l’effet d’enregistrer, d’analyser et d’évaluer méthodiquement et rationnellement l’ensemble des candidatures. Une trentaine de candidatures ont été reçues au Minsep, parmi lesquelles trois transmises, en toute connaissance de cause et de la procédure. Toutes ces candidatures ont été examinées dans la transparence et l’objectivité, sur la base d’une grille de notation et de critères d’évaluation rigoureusement définis», peut-on lire.

«A cet égard, il n’est pas sans intérêt de signaler que les trois (3) candidatures soumises par vos soins présentaient chacune des prétentions salariales exorbitantes, variant d’environ 1 milliard (1 500 000 euros) à 1, 6 milliard Cfa (2 500 000 euros) de rémunération (hors primes diverses) par an, soit respectivement en moyenne de 82 000 000 à 132 000 000 Cfa par mois. Ce qui représente des montants excessifs jamais payés à un quelconque entraîneur dans l’histoire des Lions Indomptables.

De plus, l’exigence formulée par vous, relative à la mise à disposition des moyens financiers et logistiques deux semaines avant la prise de fonction éventuelle des candidats présentés par la Fécafoot, rendait difficilement soutenables et rédhibitoires, pour ne pas dire dissuasives, leurs prétentions salariales, au vu de fortes contraintes budgétaires actuelles de l’Etat. Ceci, d’autant plus que tous les autres candidats, avec des qualifications équivalentes, formulaient des demandes financières de loin plus modestes et logiquement plus raisonnables et soutenables», développe le ministre. Qui ajoute : «Par ailleurs, au regard de l’imminence des prochaines échéances qui interpellent, début juin, les Lions Indomptables dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde Fifa 2026, nous vous tenons informés que le ministère des Sports et de l’éducation physique a d’ores et déjà pris toutes les dispositions pour l’entrée en fonction du nouvel entraineur-sélectionneur, M. Marc Brys.»
Avec Afrik-foot