La France est au cœur d’une vive polémique depuis le début du Ramadan. Pointée pour son traitement discriminant envers les footballeurs de confession musulmane, notamment chez les jeunes, la Fédération française de football (Fff), à travers son président, a réagi ce lundi.

Pendant que la grogne monte dans le pays, Philippe Diallo a bondi. Il refuse qu’on parle de discrimination.

«Je ne peux pas accepter qu’on dise que la Fff procède à une discrimination religieuse. Mon devoir, c’est d’assurer une forme de neutralité dans la pratique sportive. La Fédération a mis un cadre, comme à l’école. Il ne peut pas y avoir une modification de nos horaires, de notre organisation, qui soit liée à la mise en œuvre d’une pratique religieuse, quelle qu’elle soit», a indiqué le dirigeant pour le média France Info, relayé par Rmc Sport.

Sur le média français, Diallo a poursuivi sa défense en précisant qu’il respecte le choix de tous. «Je respecte les convictions de chacun. Il est possible, si l’on veut faire le jeûne, pour ne pas mettre en cause les performances ou la santé des sportifs, de le repousser», a précisé l’homme de 60 ans. «Personne à la Fédération, à commencer par moi, n’a interdit à quelqu’un de faire le jeûne. J’ai même entendu qu’un responsable de l’autorité musulmane a dit que c’était parfaitement compatible avec une pratique du sport de haut niveau en suspendant son jeûne.»

Si cette sortie ressemble à une tentative d’apaisement, la Fff n’a cependant rien dit ou apporté de concret pour empêcher les pressions exercées sur des joueurs dans leurs clubs. Philippe Diallo campe sur sa position tout simplement.
«Certains ont voulu nous attaquer devant les juridictions et il se trouve que le Conseil d’Etat nous a donné raison. Quand des joueurs sont sélectionnés en Equipe de France, je ne leur demande pas leur religion. Le procès qui est fait à la Fédération est un mauvais procès, injuste, et qui repose sur des fondements faux», a-t-il conclu.

Pour rappel, Habib Bèye et Demba Ba, entre autres, ont dénoncé l’attitude de certains dirigeants de clubs sur les joueurs qui jeûnent, en parlant de «discrimination religieuse».