
Le Président Macky Sall n’a pas raté les putschistes de certains pays d’Afrique. Dans son entretien avec « Jeune Afrique », le chef de l’Etat estime que « ce n’est pas parce que des foules vous acclament dans les rues de la capitale que vous êtes réellement populaires« .
« À chaque fois, on dit…
« Les présidents déchus aussi avaient des partisans qui les applaudissaient dans leurs meetings… Dans tous les pays touchés par les putschs, il y a eu régulièrement des interruptions de l’ordre constitutionnel depuis les indépendances. À chaque fois, on dit : ‘Il faut aller immédiatement aux élections’, mais ce n’est visiblement pas la solution…« , a soutenu le Président Macky Sall.
« Quand des militaires meurent au front…
Avant de poursuivre : « On l’a vu au Mali, avec Ibrahim Boubacar Keïta, ou au Burkina, avec Roch Marc Christian Kaboré, tous deux élus après des processus de transition post-putsch. Aucun n’a pu terminer son mandat. Au Niger, le président Mohamed Bazoum aussi a été élu après Mahamadou Issoufou, qui a quand même pu, lui, aller au terme de ses deux mandats. Je me souviens d’ailleurs d’une discussion avec ce dernier, qui craignait en permanence un coup de force… La crise du terrorisme au Sahel est pour beaucoup dans cette instabilité. Car, quand des militaires meurent au front, on a tôt fait d’accuser le pouvoir en place d’être faible ou de ne pas donner assez de moyens aux soldats. De ce fait, les gens pensent parfois que la voie militaire est la mieux indiquée… Pour réduire ces coups de force, il ne faut pas que les acteurs politiques eux-mêmes poussent les militaires à prendre le pouvoir. Les militaires doivent aussi refuser d’exercer le pouvoir politique« .