
Mimi Touré, ancienne Pm sous Macky Sall, partage la position des députés du pouvoir qui s’indignent des lenteurs de la Justice par rapport à certains dossiers judiciaires. L’ancienne ministre de la Justice dit en être choquée en évoquant l’ampleur des malversations présumées de la gestion publique.Par Amadou MBODJI –
Mimi Touré rebondit sur la question de la «lenteur judiciaire» évoquée par les députés de Pastef lors du vote de la loi interprétative de la loi d’amnistie le 2 avril dernier. Ces députés avaient interpellé Ousmane Diagne, ministre de la Justice, par rapport à cet état de fait.
Cette «lenteur» de la Justice à agir choque et semble plus inquiétante aux yeux de celle qui fut directrice de campagne de Macky sall en 2012. «Il faudrait peut-être accélérer la cadence, renforcer en personnel le Pool judiciaire financier. Je considère que c’est un peu lent», déplore Aminata Touré. Elle ne cache pas son indignation par rapport aux révélations du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024. Mais au-delà de l’ampleur des malversations présumées, c’est surtout la lenteur de la machine judiciaire qui la préoccupe.
Elle cite en exemple le dossier des fonds Covid dont le rapport de la Cour des comptes a été publié le 22 août 2022.
«Ce rapport est sur la table du procureur depuis 2023. Et à ce jour, aucune avancée notable n’a été communiquée. C’est un symbole clair de la lenteur de l’appareil judiciaire», regrette-t-elle.
Mimi Touré rejoint ainsi la voix de plusieurs parlementaires, notamment du parti Pastef, qui réclament une Justice plus diligente et plus ferme face à ce qu’ils considèrent comme des crimes économiques.
«J’ai été bouche bée quand j’ai vu l’ampleur des dégâts», a déclaré, ce dimanche, Mimi Touré dans l’émission Objection sur Sud Fm.
C’est ainsi qu’elle évoque notamment «la dette non répertoriée de 4000 milliards de francs Cfa révélée par la Cour des comptes et confirmée par le Fmi». Une dette dont Mme Touré affirme n’avoir jamais entendu parler ni en Conseil des ministres ni au sein des instances de la Coalition Benno bokk yaakaar. «Je l’ai apprise avec effarement», insiste l’ancienne ministre de la Justice.
Fortement interpellé par des députés de Pastef sur de supposées lenteurs judiciaires, Ousmane Diagne s’est montré très ferme sur ses positions en assurant qu’il ne ferait pas pression sur les magistrats. «Que personne ne compte sur moi pour mettre la pression sur les magistrats», avait répondu le ministre Ousmane Diagne. Ancien procureur de la République, il connaît le chemin à emprunter pour éviter d’éventuels erreurs et dysfonctionnements judiciaires. «La Justice ne se précipite pas, si nous voulons tout tirer au clair. La Justice ne doit pas se faire dans la précipitation. L’objectif doit être de permettre sa bonne marche», assure le Garde des sceaux. Il rappelle qu’il fallait installer le Pool judiciaire financier (Pjf) et la Haute cour de justice.
ambodji@lequotidien.sn