
Le député Guy Marius Sagna estime que «tous ceux dont la gestion des deniers publics fait l’objet d’enquêtes doivent être interdits de sortie du territoire national, surtout dans un contexte où certains ont déjà pris la fuite». Le député dont les propos sont repris par Seneweb, soutient que «cette mesure garantit la bonne conduite des procédures judiciaires».
Toutefois, M. Sagna précise que «cette interdiction doit respecter scrupuleusement les droits des personnes concernées». Poursuivant ses propos, il ajoute que «nul ne devrait apprendre une interdiction de sortie à l’aéroport ou dans la presse». Et le député de déplorer : «Le respect de l’Etat de Droit exige que toute mesure restreignant une liberté fondamentale soit notifiée formellement à l’intéressé. Il est inacceptable que le gouvernement attende une saisine citoyenne pour appliquer la loi.» Dans la même veine, il fait savoir que «refuser d’obtempérer, c’est verser dans l’arbitraire et affaiblir l’autorité judiciaire». Citant l’ordonnance récente de la Cour suprême en faveur de l’ancien ministre Mansour Faye, Guy Marius Sagna note qu’elle «rappelle que l’Etat de Droit ne peut être à géométrie variable. Même les personnes soupçonnées de graves violations doivent bénéficier des protections légales». «C’est le propre d’une démocratie mature», fait-il valoir. Dénonçant ces pratiques, M. Sagna parle de «gaspillage de l’énergie gouvernementale» dans la gestion de ces questions, et appelle à plus de rigueur et de transparence. Cette sortie du député Guy Marius Sagna, qui fait partie du groupe parlementaire de la majorité Pastef, intervient au moment où plusieurs autorités de l’ancien régime ou des hommes d’affaires se voient interdits de sortie du territoire une fois à l’aéroport.
L’ancien ministre Mansour Faye fait toujours face à cette situation, malgré la décision rendue par le Juge de référés de la Cour suprême le 28 mars dernier, ordonnant au ministre de l’Intérieur de lever les restrictions qui lui sont imposées. Il avait en outre exigé que la Police de l’air et des frontières (Paf) permette au maire de Saint-Louis de circuler librement. Une injonction confirmée par une ordonnance reçue mardi 1er avril 2025, enjoignant explicitement au ministère de l’Intérieur de motiver toute entrave à sa liberté de mouvement. Mansour Faye n’est pas le seul dans ce cas. Hier, le site d’information PressAfrik a révélé qu’il a été refusé à Mamadou Racine Sy, maire de Podor et vice-président du Conseil national du patronat (Cnp), dans la nuit du 12 avril, d’embarquer. Selon la source, il devait se rendre au Maroc pour signer un accord de coopération entre les villes de Meknès et Podor. Le site d’information précise qu’une partie de la délégation sénégalaise est déjà au Maroc. Le concerné, d’après la même source, attribue cet incident à un «problème technique» plutôt qu’à une interdiction officielle.
PressAfrik souligne par ailleurs que l’homme d’affaires avait récemment voyagé à Paris sans encombre.
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