Mamadou Diop Decroix, Sg d’Aj/Pads, a souligné que le débat sur le rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel n’a plus sa raison d’être. Cette décision de Justice satisfait toutes les parties, selon Decroix, membre de la mouvance présidentielle, qui salue la démarche qui consiste à lever l’immunité parlementaire de députés.
Par Amadou MBODJI – 

Mamadou Diop Decroix, Secrétaire général d’Aj/Pads, juge que le débat sur le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie n’a plus sa raison d’être. Il avance les motifs. «Pour la première fois, les uns et les autres se félicitent de la décision de Justice, donc je ne vois pas pourquoi il faut encore continuer le débat qui n’a plus de sens à mon avis. Chacun se dit satisfait, passons à autre chose», déclare Mamadou Diop Decroix lors de l’émission «Le Grand jury» hier, sur la Rfm. Il salue la décision du Conseil constitutionnel concernant la loi interprétative de la loi d’amnistie. «Il faut s’en féliciter, comme les protagonistes se sont félicités de cette décision», a déclaré Decroix, saluant une rare convergence d’opinions autour d’une décision judiciaire. Selon Mamadou Diop, cette décision a été «quasi unanimement appréciée, même si c’est à partir d’angles divers». D’un côté, a-t-il expliqué, «ceux-là qui avaient voté cette proposition de loi interprétative se disent satisfaits parce qu’ils estiment avoir atteint leurs objectifs à travers la décision et les précisions du Conseil constitutionnel». Et de l’autre, «l’opposition, qui avait déposé le recours, estime qu’elle a été suivie dans ses arguments par le Conseil». «Tout le monde est satisfait. Cela arrive rarement. Il faut s’en féliciter», soutient l’ancien ministre. C’est ainsi qu’il insiste sur l’importance de ce consensus autour d’une question aussi sensible. Selon Decroix, c’est dans les semaines à venir qu’«on verra le sens concret de cette décision».

A la question de savoir si le régime actuel ne risque pas de battre le record en termes de levée d’immunité parlementaire en si peu de temps, dans la mesure où après celle du député Farba Ngom, ce sera au tour, aujourd’hui à l’Assemblée nationale, de Ndèye Saly Diop et de l’ancien ministre Moustapha Diop, Decroix botte en touche.

«Je n’y vois pas de problème. Bien au contraire, si des conditions existent qui exigent que l’immunité de députés doive être levée, elles seront levées. Je signale que la Législature de 2012, avant qu’elle ne fasse 3 mois, il y a des députés dont on a levé l’immunité parlementaire par procédure d’urgence, et pendant les cinq années, ils n’ont jamais été convoqués ni interpellés sur quoi que ce soit. Les levées d’immunité parlementaire concernent généralement des personnes qui sont poursuivies», embraie l’ancien ministre. Jugeant «satisfaisant» le bilan du régime actuel, Mamadou Diop Decroix salue le «discours du Pm» sur la situation économique. C’est une «bifurcation» qui définit un nouveau rapport entre l’Etat et les deniers publics, croit savoir Decroix, qui souligne que certains ont contesté et d’autres ont approuvé la démarche du Pm. Membre de la Coalition «Diomaye Président», Mamadou Diop Decroix dément que les bailleurs ont quitté le Sénégal. Au contraire, des bailleurs sont restés et cherchent à davantage consolider les rapports avec le Sénégal, citant le Fmi et la Banque mondiale pour s’en convaincre. Decroix croit que toutes les parties prenantes devraient répondre au dialogue lancé par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui va se tenir prochainement.
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