Passer à l’action pour relever les nombreux défis et faire face aux urgences doit être le crédo du gouvernement, après une transition qui s’est déroulée dans le calme. Telle est la recommandation du mouvement «Demain c’est maintenant». L’ancien journaliste Mamoudou Ibra Kane et ses camarades n’ont pas manqué de condamner la «forfaiture» contre le maire de la Ville de Dakar et de dénoncer les nombreuses «violations» des droits humains par le pouvoir. Par Dieynaba KANE –
Le mouvement «Demain c’est maintenant» (Dcm) s’est prononcé dans une déclaration sur la situation du pays, 10 mois après l’arrivée au pouvoir des membres du parti Pastef et de ses alliés. Dans ledit document, l’organisation politique dirigée par l’ancien journaliste Mamoudou Ibra Kane fait remarquer que «le Sénégal fait face à des défis majeurs». De ce fait, estiment les auteurs de la déclaration, «si la transition s’est déroulée dans le calme et le respect des principes démocratiques, il est temps de passer à l’action devant les urgences économiques et sociales». Des urgences qui, selon eux, ont pour noms : «L’endettement, la réduction de la dette, l’autosuffisance alimentaire à travers une agriculture performante et modernisée, et l’industrialisation, l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, la lutte contre la pauvreté, l’inclusion sociale, une éducation et une santé de qualité accessibles à tous, etc.» Et d’indiquer : «2025 doit marquer un tournant. Nous invitons le gouvernement et les forces vives de la Nation à œuvrer pour transformer les aspirations des populations, déjà éprouvées par un quotidien difficile, en actions concrètes assurant le progrès économique et social.»
Les violations systématiques des libertés fondamentales dénoncées
Par ailleurs, Mamoudou Ibra Kane et ses camarades ont dénoncé «les violations systématiques des libertés fondamentales des citoyens avec des convocations et des détentions tous azimuts d’opposants, de leaders d’opinion ou de journalistes».
S’agissant du cas spécifique de la presse, le mouvement Dcm a désapprouvé «la décision du ministre de la Communication d’établir une liste dite «de médias reconnus», violant ainsi la Constitution et les lois qui consacrent le droit à l’information des Sénégalais, la liberté de la presse et la liberté d’entreprendre».
Se prononçant sur la révocation de Barthélemy Dias, «Demain c’est maintenant» condamne avec fermeté la «forfaiture» dont est victime le maire. Dans son document, ledit mouvement a exprimé «sa consternation devant les images qui ont fait le tour du monde, montrant les Forces l’ordre en train de défoncer les portes de la salle de réunion de l’Hôtel de Ville de Dakar pour empêcher la tenue d’une conférence de presse du maire Barthélemy Dias». Et de fustiger : «La violation du sanctuaire qu’est le siège d’un pouvoir municipal est condamnable.
Les maires sont élus au suffrage universel direct au même titre que le président de la République et les députés. A cet égard, ils méritent respect et considération.» Ainsi, «dans l’optique de renforcement des institutions, Dcm plaide pour un dialogue inclusif et une modernisation de la gestion des collectivités locales pour plus d’efficacité et d’équité».
Il faut, en outre, souligner que Mamoudou Ibra Kane et ses camarades ont approuvé «la suppression du Cese et du Hcct, tout en souhaitant un consensus national fort autour de la création d’une institution consultative dont l’existence dans notre ordonnancement institutionnel est nécessaire».
Le mouvement «Demain c’est maintenant» avait soutenu, lors de la dernière élection présidentielle du 25 mars 2024, le candidat Amadou Ba de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby), qui s’est classé deuxième à l’issue de ce scrutin avec plus de 36% des suffrages valablement exprimés, derrière le candidat de la Coalition «Diomaye Président», Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Poursuivant leur aventure électorale avec l’ancien Premier ministre, Mamoudou Ibra Kane et ses camarades sont allés à l’assaut des urnes dans le cadre des élections législatives anticipées du 17 novembre dernier. Un scrutin qui s’est soldé pour leur coalition électorale, «Jamm ak njariñ», par l’obtention de 7 sièges à l’Assemblée nationale, avec un département gagné, celui de Podor, fief de l’ancien ministre Cheikh Oumar Anne, et un nombre de cinq postes de député gagnés sur la liste nationale.
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