Marc Brys aurait-il pris goût au conflit ? Présent à la cérémonie du tirage au sort de la Can 2025, le technicien belge s’est laissé aller à une pique sur Samuel Eto’o lors d’une interview à la volée, alors que ce dernier n’avait pas été mentionné par le journaliste. Une «balle perdue» gratuite qui fait réagir, même en dehors des frontières du Cameroun…

Interrogé par un journaliste de CFoot sur le tirage de la Can et sur le groupe relevé dont a hérité le Cameroun, avec notamment le grand rival ivoirien, le sélectionneur Marc Brys s’est montré confiant : «Il y a une histoire entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire, mais on n’a peur de rien.»

«On n’a pas peur de Eto’o, donc on n’a pas peur de la Côte d’Ivoire non plus»
Jusque-là, tout allait bien. Mais l’homme de 62 ans a alors poursuivi : «On n’a pas peur de Eto’o (Samuel), donc on n’a pas peur de la Côte d’Ivoire non plus. Ce qui nous intéresse, c’est notre consécration et pas celle de l’adversaire.»
Une pierre dans le jardin du «9», aussi inattendue qu’agaçante pour beaucoup de supporters camerounais et africains. Et parmi les choqués, Mokobe, qui a rapidement réagi sur ses réseaux sociaux. Le rappeur franco-malien a d’abord rappelé le rapport hiérarchique entre Eto’o et Brys :
«Tu vas manquer de respect à une légende africaine comme Eto’o qui est ton patron, le président de la Fédération ?», s’est-il indigné. «Comment un sélectionneur peut manquer de respect à une légende dans son propre pays comme ça ? Il ne pouvait pas s’empêcher de citer Eto’o pour se faire remarquer, jusqu’à quand ce cirque va durer ?»
Une prise de parole qui a trouvé écho dans beaucoup de réactions, y compris de certains Camerounais qui estimaient que Brys est allé trop loin. Se sachant protégé par l’Etat, l’entraîneur au maigre palmarès profiterait-il de la situation de conflit entre la Fédération et le gouvernement pour ridiculiser Eto’o ?

Confiance… ou condescendance ?
Connaissance de Samuel Eto’o, l’interprète de «Mali Forever» l’a rappelé au Belge : «Marc Brys commence à devenir ridicule en évoquant constamment Samuel sur tous les sujets. Il est essentiel qu’il se concentre sur ce qui importe vraiment.» Avant de l’inviter à se re-concentrer sur sa mission : «Rappelons-le, Marc Brys, vous n’êtes pas rémunéré pour commenter Samuel Eto’o ou faire des remarques à son sujet. Votre mission est de produire des résultats. Si la présence de Eto’o vous gêne autant, vous avez la possibilité de démissionner.»
En outre, cette interview à la volée fait écho à celle accordée à Radio France internationale (Rfi) par le sélectionneur des Lions Indomptables le même jour, sur le même ton. Et ce qui semble le réjouir particulièrement, c’est que Samuel Eto’o ne soit plus proche des Lions Indomptables : «Eto’o n’entre pas dans notre vestiaire, c’est interdit ! Le groupe est assez adulte et compétent pour gérer la situation.» Une déclaration forte qui souligne la rupture nette entre le sélectionneur et le président de la Fécafoot.
Si certains ont apprécié cet appel à l’unité et l’autonomie du groupe, d’autres y voient une attitude condescendante et inappropriée, surtout en tant qu’employé du football camerounais.

Un bras de fer qui peut coûter cher…
S’il n’a pas la langue dans sa poche sur la situation, le technicien belge joue un jeu risqué. Même s’il est vrai que pour l’instant, ses résultats (aucune défaite en 8 matchs) et sa popularité auprès des joueurs parlent pour lui.
En outre, les polémiques qui entourent la présidence de Samuel Eto’o ajoutent à sa crédibilité. Mais le totem d’immunité peut rapidement tomber… En clair, si son équipe venait à trébucher, les critiques pourraient rapidement se retourner contre lui.
Une chose est sûre : au Cameroun, le football est plus qu’un sport, et la gestion des ego est aussi importante que les performances sur le terrain.
Afrik-foot