Il n’a pas fallu longtemps à leurs détracteurs pour contester les données et rejeter le Plan de redressement économique et social (Pres) présenté hier au Grand Théâtre par les deux piliers de l’Exécutif. Aux côtés d’autres mouvements politiques, le parti de Barthélemy Dias, Senegaal bi ñu bokk, a sorti hier soir un communiqué à l’acide sulfurique, dans lequel il «rejette le Pres en l’état, qui ne constitue ni un plan de redressement ni un outil de développement cohérent, exige la présentation d’un plan révisé devant la Représentation nationale et les corps intermédiaires», et en plus, «réaffirme son attachement à une relance économique fondée sur l’investissement productif, la justice sociale, la transparence réelle et l’unité nationale».

Ce rejet se fonde sur l’analyse selon laquelle «sous couvert de transparence, le gouvernement s’emploie à noircir volontairement le tableau économique hérité pour mieux justifier une recentralisation autoritaire du pouvoir et une purge politico-administrative.

Le discours du Premier ministre, marqué par des affirmations alarmistes sur la dette et les finances publiques, ne repose sur aucune publication rigoureuse et indépendante». En d’autres termes, Barthélemy Dias et ses camarades ne se retrouvent pas dans les analyses de leur ancien compagnon de route.
Le Bpp de Senegaal bi ñu bokk ajoute par ailleurs que «le Pres se présente davantage comme une compilation de slogans politiques que comme un véritable plan économique structuré. Aucun chiffrage détaillé, aucune hiérarchisation des priorités, aucun calendrier précis n’a été soumis à l’opinion. Cette carence manifeste de méthode et de clarté budgétaire interroge sérieusement sur la faisabilité des annonces».

De l’autre côté, juge le communiqué des camarades de Dias-fils, «affirmer vouloir financer 90% du plan sur ressources internes sans proposer un cadre crédible de mobilisation fiscale ou d’épargne nationale, c’est entretenir une illusion dangereuse. Ce choix idéologique risque de se traduire par une pression fiscale accrue sur les ménages et les Pme, des coupes sombres dans les budgets sociaux, et une marginalisation du Sénégal sur les marchés financiers et vis-à-vis de ses partenaires techniques et financiers».