Thierno Alassane Sall de la République des valeurs estime que le régime gagnerait à se focaliser sur les enjeux relatifs au développement que de poursuivre l’ancien Président Macky Sall comme «une ombre». C’est la réaction du député non inscrit lorsqu’il s’est agi de parler du tollé que la supposée candidature de Macky Sall a suscité au niveau du régime dont le Président sortant reste «le meilleur adversaire» politique. Par Amadou MBODJI – 

Pour Thierno Alassane Sall, l’ancien Président reste «le meilleur adversaire» politique de l’actuel régime qui ferait mieux de se concentrer sur les véritables enjeux du pays plutôt que de «poursuivre une ombre qui les hante». C’est ainsi l’ancien ministre évoque la rumeur relative à la candidature du Président Sall au poste de Secrétaire général de l’Onu, en dénonçant le traitement qu’en ont fait les tenants du pouvoir. Ces derniers en font un débat public, critiquant cette candidature alors que cela relève du domaine de la diplomatie, selon TAS.
«Ce n’est pas un débat public. Cela relève du domaine diplomatique, qui doit rester feutré», a-t-il d’emblée déclaré en tant qu’invité de l’émission Faram Facce sur la Tfm.

Dans la foulée, l’ancien ministre évoque également les pourparlers tenus au moment du départ de Macky Sall et qui auraient vu la participation de plusieurs entités, y compris d’anciens chefs d’Etat étrangers comme Thabo Mbeki. Ces discussions ont tourné autour de principes d’apaisement, à l’en croire.
«Il faut se demander quelle a été la contrepartie convenue avec Macky Sall. On l’a laissé quitter le pays dans un avion présidentiel, mis à disposition par le nouveau régime. Ce n’est pas anodin», signale-t-il.

La ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, était montée au créneau en jetant un pavé dans la mare, suite à cette candidature du Président Sall, en déclarant que ce dernier «n’a pas le profil» pour briguer un tel poste, en raison de sa gestion controversée du pouvoir durant ses deux mandats. Elle a par ailleurs affirmé que l’Etat du Sénégal ne soutiendrait pas une telle initiative. Cette position officielle, inhabituelle par sa fermeté et sa publicité, a immédiatement suscité le débat, jusque dans les rangs du gouvernement. Le député non inscrit estime que le régime doit focaliser son énergie sur des questions prioritaires que de se livrer à l’arrestation d’opposants comme Moustapha Diakhaté et de chroniqueurs comme Abdou Nguer. «80% du débat, c’est sur Moustapha Diakhaté, sur Abdou Nguer et sur Adama Fall. Le régime devrait réfléchir sur comment faire pour développer l’université, comment faire pour sortir de la dette», souligne le président de la République des valeurs, qui est pour la suppression de l’article 254 du Code pénal que les tenants du pouvoir avaient promis de faire. Il dénonce par la même occasion «une justice à deux  vitesses», citant le cas du chroniqueur Abdou Nguer qui, selon lui, «est le symbole d’une injustice» car, souligne-t-il, «on ne peut arrêter une personne et aller chercher des preuves contre elle».
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