Le Sénégal a connu dans un temps record deux nouveaux prophètes. Une situation inédite, mais qui nécessite des interrogation, selon le philosophe Sénégalais, Souleymane Bachir Diagne  dans un entretien accordé à emedia.

Les prophètes

« Depuis quelque jours que je suis au Sénégal en lisant les journaux, je me suis rendu compte que nous sommes déjà à trois prophètes », déclare Souleymane Bachir Diagne qui avoue avoir l’impression que « l’Ange Gabriel est très occupé à venir au Sénégal pour parler à des Sénégalais ».

La religiosité

Même s’il admet que « c’est un sujet léger qui prête à sourire », pour lui, cela « prête également à s’interroger sur le sens de notre religiosité ». Le philosophe estime  que « nous avons une espèce de religiosité très affichée ». Et pour lui : « Il s’agit de s’interroger également sur la nature de la religion qui est la nôtre, si elle permet ce genre de phénomène où on voit comme ça éclore des prophétismes ».

L’inquiétude

Le problème de Souleymane Bachir Diagne, ce n’est pas que « des gens se déclarent prophètes de cette manière, c’est peut-être pas étonnant au fond qui sait ce dont l’homme est capable ? » Mais par contre ce qu’il déplore « c’est que apparemment tous ceux qui se déclarent prophètes ont quand même des gens qui les suivent ». Pour lui, « ça c’est un motif d’inquiétude, on a l’impression  que toute aberration peut avoir des fidèles et des disciples et ce n’est pas très rassurant ».