Loin de moi toute velléité de détenir le monopole de la vérité et je souhaite ne point soulever l’ire d’un quelconque citoyen. Les prises de positions sont diverses parce que subjectives et partisanes pour la plupart. Nul, dans ce cas, ne peut faire l’unanimité. Cependant, il y a des fondamentaux que l’on ne peut nier ou faire semblant d’ignorer. Tout citoyen qui se croit victime n’a qu’un seul devoir : celui de saisir les tribunaux.

L’accusé n’a qu’une seule possibilité : celui de répondre à la plainte pour rétablir la vérité. Nous sommes dans une société organisée et non dans une jungle où chacun devra se faire justice lui-même. Quel que soit le statut du citoyen, nous sommes tous égaux en droits et en devoirs devant la nation.

Le tribunal est le lieu par essence pour résoudre les conflits. Les conférences de presse, les débats à la TV ou à la Radio ne suffisent point pour rétablir la vérité. Ce sont juste des moments de manipulations et de diversions. Seules la loi et l’intime conviction des juges éclaireront l’opinion nationale et effaceront les doutes. Les viols répétés imputés au leader de Pastef, passeront inéluctablement par cette voie. Ils se feront face (Sonko et Adji) et la lumière éclatera au grand jour.

Tous les Sénégalais sont impatients d’en connaître l’épilogue, car Sonko représente une centaine frange de l’opinion sénégalaise et il veut accéder à la magistrature suprême. Pour cela, il doit être clean. Si le « complot » tant évoqué est avéré, Sonko sortira grandi et adulé dans cette histoire quoiqu’on dise rocambolesque. C’est la première fois, depuis son entrée en politique, que Sonko se trouve de l’autre côté de la barrière en tant qu’accusé.

C’est lui qui était tout le temps à l’offensive, accusant à tous azimuts les tenants du pouvoir, banalisant nos institutions, critiquant notre système, très souvent sans preuves. Aujourd’hui, il doit certainement répondre de ses turpitudes, car en toute objectivité, il s’est tiré tout seul la balle au pied en grand garçon conscient et responsable de ses actes. Le député qu’il est doit laver l’honneur de tous ses collègues.

Sa réticence à répondre à notre justice ne s’explique pas. N’est-ce pas lui qui disait : « je ne remettrai les documents et les preuves qu’au juge ». C’est alors le moment de prouver qu’il est un grand Monsieur, un honnête homme apte à diriger notre pays. Il ne peut empêcher le fonctionnement de la justice. A L’étape de la procédure, la levée de l’humilité parlementaire ne signifie point culpabilité.

C’est seulement un moyen de permettre à la Justice d’entendre et de juger l’accusé député. C’est quand même inadmissible que des politiciens se cachent derrière une immunité quelconque pour échapper à la justice et continuer à assouvir leurs basses besognes. Adji SARR est une fille, une sœur, une femme victime supposée d’un père de famille, polygame, député, aspirant à la Présidence. Elle doit être écoutée, jugée.

Elle a son honneur à sauvegarder elle aussi pour tout le reste de sa vie et elle est toute jeune. Pour cela, elle ne mérite pas d’être sacrifiée sur l’autel d’un avenir politique d’un quelconque citoyen. L’état est tenu de la sécuriser jusqu’au procès. La violence ne peut en aucun cas venir de cette fille sans défense que notre constitution protège. Elle semble en ce moment avoir plus d’assurance que SONKO « mbadou ».

A présent, Sonko et ses hommes ne cherchent que le Chaos de notre pays pour noyer leur baleine dans la flaque d’eau. Jusque-là ils n’ont pas convaincu d’un quelconque complot. Je comprends cependant cette stratégie astucieuse de Sonko qui consiste à faire preuve de nihilisme pour échapper au face à face déshonorant et déterminant pour son avenir politique. Nos institutions, malgré les nombreux soubresauts politico-judiciaires, ont résisté à tous les séismes depuis 1960. Ceci prouve qu’elles sont solides et portées par des hommes compétents.

Notre pays reste debout parmi les meilleurs du monde. Dans plusieurs organisations mondiales, juridiques, culturelles, économiques ou de défense, nos concitoyens et notre armée ont brillé et fait preuve d’admiration de la part des pays les plus développés. Personne n’a le droit de remettre en cause ces acquis obtenus de haute lutte. Les compétences de nos magistrats ne peuvent être remises en cause. Sonko leur doit du respect. Ce sont eux qui doivent un jour, si Dieu le décide, recevoir son serment de Président.

En conséquence, son acharnement à les vouer aux gémonies et les accabler d’opprobre traduit à mon avis une culpabilité inavouée. Pour éviter des troubles inutiles, déshonorant pour lui, Sonko doit se présenter devant nos autorités judiciaires pour apaiser les suspicions et arrêter les affrontements. La machine judiciaire, une fois enclenchée, ira jusqu’au bout. Pourvu que les avocats de Sonko n’engagent pas un procès politique comme leurs précédentes plaidoiries. C’est perdu d’avance.

* Ismaila KAMARA
E-mail: cmoussacamara11@gmail.com